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- Mis à jour le mercredi 5 février 2025 11:57
Le biopic sur Maria Callas réalisé par Pablo Larraín, en salles ce 5 février, retrace la dernière semaine de la vie de la Divina, en y insérant des flashbacks de son passé.Après Jackie Kennedy et Lady Di, le réalisateur chilien s’est penché sur une autre femme au destin exceptionnel : Maria Callas. Dans Maria avec Angelina Jolie, sorti ce mercredi 5 février dans les salles obscures, Pablo Larraín effleure la fragilité de la cantatrice par le biais de morceaux de sa vie, éparpillés au fil de ses rêveries éveillées.Le biopic avec Angelina Jolie se concentre sur la dernière semaine de la vie de la cantatrice. Lors de ces journées en apparence répétitives à travers un Paris enchanteur, Maria Callas perd l’esprit en raison notamment d’un cocktail de médicaments trop puissants qu’elle consomme sans aucune prescription.La chanteuse, interprétée par une Angelina Jolie au sommet de son art, a alors des visions d’un interlocuteur nommé Mandrax (comme le médicament) et joué par Kodi Smit-McPhee, à qui elle raconte des épisodes marquants de son passé, sous forme de diapositives. Trois évènements en particulier, relatés dans le biopic, méritent qu’on s’y arrête. Il y a tout d’abord, l’adolescence de la jeune Maria Kalogeropoulou. Le film de Pablo Larraín évoque à plusieurs reprises les années passées par la jeune femme en Grèce, après que sa mère Evangelia a décidé de quitter les États-Unis en 1937 avec ses filles Maria et Yakinthi. Lorsque la guerre éclate, Athènes résiste avant de se soumettre et de vivre plusieurs années d’occupation. Ce sont ces années qu’illustre le long-métrage.
On y voit la mère de famille monnayer les « talents » de Maria et Yakinthi auprès d’officiers. La jeune femme doit alors chanter en échange notamment de nourriture, tandis que sa sœur se prostitue. Un fait confirmé au Guardian par Lyndsy Spence l’autrice de la biographie de Maria Callas. Mais, comme le rappelait le Monde dans un article paru en 2023, Maria chantait non seulement pour des officiers ramenés par sa mère (qui était elle-même la maîtresse d’un colonel italien), mais aussi avec la troupe du théâtre Olympia qu’elle avait rejoint en 1940.Dans le film de Pablo Larraín, des violences sexuelles sont mentionnées par sa sœur qui lui confie qu’elle « s’occupait de certains officiers quand elle voyait sa petite sœur trop fatiguée », mais pas directement par Maria elle-même. Mais la diva, alors quinquagénaire, exprime pourtant souffrir encore d’un profond traumatisme hérité de cette période.Autre élément du passé de Maria Callas qui revient plusieurs fois dans le film, le couple Kennedy. La relation (véritable) de la chanteuse avec Aristote Onassis est présente en filigrane dans le long-métrage. Maria affirme que le fantôme de son amant décédé « la rejoint chaque nuit dans son lit » et qu’elle le voit à chaque coin de rue ou presque.Comme le montrent plusieurs flashbacks, c’est par l’entremise de l’homme d’affaires qu’elle rencontre le couple américain. Le film de Pablo Larraín évoque qu’elle aurait ainsi assisté à l’anniversaire du Président américain en 1962 lors duquel Marilyn Monroe a chanté.Le film la montre aussi en tête-à-tête au restaurant face au Président Kennedy, le prévenant que sa femme est tombée sous l’emprise d’Aristote Onassis. Pire, sur le lit de mort de ce dernier, elle aurait manqué de croiser l’ancienne première dame.
D’après les historiens, Maria Callas et John F. Kennedy se sont bien rencontrés, mais une seule fois, à l’occasion de ce fameux anniversaire en 1962 au cours duquel la diva avait, elle aussi, chanté sur la scène du Madison Square Garden à New York. La rivalité qui existait entre Maria Callas et Jackie Kennedy était, en revanche, avérée. Elle découlait précisément de leurs relations avec Aristote Onassis. Ce dernier a quitté Maria Callas en 1965 pour épouser Jackie Kennedy, veuve depuis 1962 alors qu’il la courtisait depuis plusieurs années. Aucune rencontre entre les deux femmes n’est cependant documentée.Le long-métrage met aussi en scène la Callas dans une volonté de renouer avec sa voix. Elle retrouve chaque jour en secret un pianiste dans un théâtre parisien pour y répéter des airs d’opéra et notamment la Habanera de Carmen. Un jour dans son salon, elle interprète Vissi d’arte de la Tosca face aux fenêtres ouvertes et aux passants médusés, et s’effondre.Il est avéré que durant les derniers mois de sa vie, Maria Callas effectuait régulièrement des sessions avec le pianiste et répétiteur Jeffrey Tate. La diva aurait succombé à un arrêt cardiaque, ce qui est évoqué dans le film. Mais l’origine de cet arrêt en revanche n’a jamais été confirmée. D’après le médecin incarné par Vincent Macaigne dans le film, c’est la consommation à outrance de médicaments qui aurait fragilisé ses organes et son cœur. Et la pratique du chant qui aurait aggravé son état. Il évoque notamment l’effet combiné des corticoïdes et des sédatifs.Maria Callas avait effectivement été diagnostiquée en 1975 de la dermatomyosite, une maladie auto-immune dégénérative atteignant les muscles de tout le corps. Mais le lien n’a jamais été établi de manière certaine entre ces médicaments et sa mort. Tout comme il n’existe aucune preuve que Maria Callas se soit éteinte en offrant aux passants cette toute dernière performance déchirante comme le rappelle Decider.Angelina Jolie réalise dans cette scène éblouissante, comme dans le reste du film, une performance spectaculaire. Une fin en apothéose pour honorer la Divina elle, s’est éteinte recluse et seule, à l’âge de 53 ans le 16 septembre 1977.
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source : Huffington post