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- Mis à jour le vendredi 13 novembre 2020 17:01
Jan de Bont revient sur l’expérience Lara Croft : Tomb Raider – Le berceau de la vie, qui lui a donné envie d’arrêter le cinéma.2003 a été une sale année pour Lara Croft. Son arrivée sur Playstation 2 avec Tomb Raider : L’Ange des ténèbres, a été un désastre à tous les niveaux, qui a mis un terme à l’ère Core Design, puisque Crystal Dynamics a récupéré la franchise après. Au cinéma, la suite de Lara Croft : Tomb Raider, intitulée Le berceau de la vie, a également été une déception au box-office, avec 160 millions encaissés (contre 275 environ pour le premier).Si la marque Tomb Raider a depuis été réanimée par deux reboots côté jeux (Tomb Raider : Legend en 2006 et Tomb Raider en 2013), et un nouveau film Tomb Raider en 2018, avec Alicia Vikander, Lara Croft : Tomb Raider – Le berceau de la vie est resté en travers de la gorge de son réalisateur Jan de Bont. La preuve : il n’a rien réalisé depuis. Et il a expliqué pourquoi à Uproxx. Jan de Bont a d’abord été le directeur de la photographie de Paul Verhoeven, de ses premiers courts-métrages jusqu’à Basic Instinct, et a eu une jolie carrière aux États-Unis puisqu’il a travaillé avec Ridley Scott, John McTiernan ou encore Richard Donner. Il est ensuite passé derrière la caméra en enchaînant les cartons de Speed en 1994 et Twister en 1996.La suite de sa carrière est moins glorieuse, avec Speed 2 : Cap sur le danger en 1997, Hantise en 1999, et Lara Croft : Tomb Raider – Le berceau de la vie en 2003. Depuis, plus rien. Et ce n’est pas un hasard, comme il l’a expliqué en interview avec Uproxx : “Ce n’était pas vraiment une super expérience. Mais plus parce que le studio essayait de vraiment interférer avec le film, en un sens. Et le truc c’est que les développeurs du jeu étaient eux aussi impliqués. Et on ne m’a jamais dit qu’ils avaient aussi leur mot à dire. D’un coup, il fallait changer toutes ces choses, et qui devait faire quoi, et qui devait être casté. Et puis d’un coup, c’est devenu un truc énorme. Tout prenait des proportions énormes. Et puis le tout premier jour de tournage, en Grèce, sur l’île, on reçoit un appel : ‘Je voulais te féliciter pour ton premier jour. Et au fait, il faut couper 12 millions du budget’. Le premier jour ! Et à cette époque, 12 millions, c’était genre quatre scènes.”
Qui dit quatre scènes coupées, dit problèmes dans le scénario. Jan de Bont s’en inquiétait, mais apparemment il était le seul : “J’ai répondu, ‘Attendez, qu’est-ce qu’on fait du storyboard ? Ça va créer des trous énormes dans l’histoire. Et comment on remplit ça ? On va remplacer tout ça par quoi ?’ Et tout ça nous a poursuivis jusqu’au bout. C’était vraiment… dommage. J’ai plutôt aimé travailler avec Angelina Jolie, c’est un personnage, mais j’ai trouvé que c’était très intéressant de travailler avec un tel personnage. Elle est vraiment opiniâtre, mais pas dans le mauvais sens. Ce n’est pas facile de travailler avec elle, mais pour moi ça n’était pas trop un problème. Je n’ai vraiment rien vu de négatif à l’époque, et j’ai vraiment fini par l’apprécier énormément.”
Plus globalement, le réalisateur a constaté que l’expérience était bien trop absurde et folle pour lui donner envie de rester dans le business : “Au final on finit par se dire, OK est-ce que ça va être comme ça sur tous les films ? Avec un studio qui a son mot à dire sur ce qui doit être fait, quelles scènes doivent être tournées, quel t-shirt quelqu’un doit porter ? Ils n’aimaient pas les boutons sur un t-shirt ! Je m’en souviens encore, j’ai eu un appel, ‘Je n’ai pas aimé les boutons sur ce t-shirt’. Je ne me souviens pas. C’est quoi le nom du mec ? Le premier rôle dans ce film ? Tiens j’ai oublié son nom [a priori, il parle de Gerard Butler, ndlr]. Là on se dit, ‘Non mais attends. Tu m’appelles parce que tu n’aimes pas les boutons sur le t-shirt ?’. C’était tellement absurde. Vraiment. Et puis le fait de devoir gérer constamment des problèmes de budget.”
Au final, Jan de Bont a perdu l’envie. Le coup fatal a été de voir ses projets suivants ne pas se faire (sans oublier son Godzilla refusé par le studio), si bien qu’il a décidé d’arrêter de se battre.Un troisième Tomb Raider était évoqué à l’époque, mais le score tiède du deuxième opus a refroidi le studio, et Angelina Jolie avait de son côté décidé d’arrêter. En 2004, elle expliquait ainsi ne pas avoir envie de revenir après une suite satisfaisante selon elle. De jolis mots officiels.Alicia Vikander reviendra, elle aussi, au moins une fois en Lara Croft, dans un Tomb Raider 2 encore sans date de sortie.
source : Tout film