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3 bonnes raisons d'aller voir Difret, coproduit par Angelina Jolie

         Au coeur de la campagne éthiopienne, Hirut, 14 ans, est enlevée à son retour de l’école. Une tradition vieille de plusieurs millénaires veut que les hommes kidnappent la femme avec laquelle ils désirent se marier. Séquestrée, frappée et violée, Hirut trouve la force de s’échapper en tuant son bourreau. Accusée de meurtre, elle est prise en main par Meaza, une jeune avocate spécialiste du droit des femmes.Récompensé au festival de Sundance et à la 64ème Berlinale, Difret (qui signifie “oser” ou “courage” en amharique, la langue parlée majoritairement en Éthiopie) a même retenu l’attention d’Angelina Jolie, très engagée dans la lutte pour le droit des femmes, qui a décidé d’en produire une partie. Trois bonnes raisons d’aller voir ce film qui questionne le poids de la justice et du progrès face à celui des traditions.
        1- Pour son féminisme assumé
        Difret relate l’histoire d’une jeune fille de 14 ans qui refuse de se plier à des coutumes ancestrales, et d’une avocate qui a fait de la défense des femmes son combat, au mépris de sa vie personnelle. Il s’agit de la bataille livrée par deux femmes contre la domination masculine qui sévit particulièrement dans les campagnes éthiopiennes. Pour Zeresenay Berhane Mehari, le réalisateur, dès qu’on quitte la ville en Éthiopie, “les hommes ont plus d’égards pour leurs vaches et leurs taureaux que pour leurs filles! Cela s’explique par le poids des traditions, qui assignent à la femme la fonction de mettre les enfants au monde et de s’occuper des tâches ménagères”.Hirut, condamnée à mort, est honnie par la grande majorité de son village alors que Meaza, incarnation de la femme libérée, lutte contre l’état d’esprit rétrograde et paternaliste de l’administration et de la justice pour sauver la jeune fille. Le film retrace la lutte que les femmes doivent mener dans un pays marqué par les traditions et le patriarcat pour pouvoir vivre comme elles l’entendent sans se mettre en danger.
        2- Parce qu’il est inspiré d’une histoire vraie
        Meaza Ashenafi et Hirut Assefa ont bel et bien existé. Meaza Ashenafi a fondé la première association éthiopienne destinée à protéger les femmes et les enfants. L’affaire au centre du film, qui a eu lieu en 1996, a fait scandale dans le pays et a été relayée par l’ensemble des médias. “Si ces deux femmes ont contribué à bousculer les mentalités en Éthiopie, elles sont aujourd’hui plus ou moins tombées dans l’oubli”, précise le réalisateur. Ce film permet de redonner de l’importance et de la visibilité à leur combat, “d’autant plus que le gouvernement actuel est très focalisé sur les problématiques liées aux femmes”.  
        3- Pour ses deux actrices principales
        Connue du grand public éthiopien, Meron Getnet (Meaza) tournait à l’époque du casting dans une série télé à succès. Son interprétation de Meaza est empreinte de réalisme et sans fioritures. Tizita Hagere (Hirut) a été retenue 15 jours avant le début du tournage: “Les auditions sont rares en Éthiopie et il n’existe presque pas de jeunes comédiens […], nous avons donc fait imprimer et distribuer 5000 tracts dans des collèges et des lycées […]. Pourtant, malgré tous nos efforts, nous ne trouvions pas une interprète qui nous convienne”, explique Zeresenay Berhane Mehari. Repérée lors d’un atelier théâtre qui se tenait dans une école, Tizita Hagere est apparue comme une révélation: “Tout chez elle, que ce soit sa démarche ou son allure, m’indiquait qu’elle était Hirut.” À elles deux, Meron Getnet et Tizita Hagere forment un duo équilibré et puissant, redonnant ainsi vie à une histoire qui mérite d’être connue.

source : Cheek magazine youtube
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