À l'occasion de la diffusion ce soir sur 6ter de "Lara Croft Tomb Raider : le Berceau de la vie", retour sur la carrière mouvementée de son réalisateur Jan de Bont, qui a depuis disparu des radars.Deux ans après Lara Croft : Tomb Raider, Angelina Jolie enfilait une nouvelle fois la tenue de l'héroïne de jeux vidéo pour Lara Croft Tomb Raider : le berceau de la vie. L'archéologue part cette fois sur les traces du plus mystérieux et du plus terrifiant des fléaux : la Boîte de Pandore, dont les germes pourraient en quelques heures anéantir l'Humanité. Derrière la caméra, Jan de Bont succède à Simon West pour ce qui sera le dernier film de sa carrière.Né aux Pays-Bas, Jan de Bont débute sa carrière dans le cinéma en tant que directeur de la photographie. Il devient en 1971 le chef-opérateur attitré d'un compatriote qui deviendra le metteur en scène hollandais contemporain le plus connu : Paul Verhoeven. Ils collaborent notamment sur Turkish Delices, La Chair et le sang et Basic Instinct.
En 1981, la comédie érotique Leçons très particulières avec Sylvia Kristel lui donne l'occasion de travailler aux États-Unis. Dès lors, il commence à se faire une place à Hollywood en participant à des films comme Roar et Cujo et voit sa carrière exploser avec Piège de cristal en 1988. Impressionné par le résultat, Ridley Scott l'engage pour Black Rain. Au début des années 1990, on retrouve le nom de Jan de Bont au générique de grosses productions comme À la poursuite d'octobre rouge et L'Arme fatale 3.Le directeur de la photographie aspire à de nouvelles choses : il passe à la réalisation en 1994 avec Speed. Ce film d'action, refusé par Quentin Tarantino, Renny Harlin et John McTiernan, est un carton qui rapporte dix fois son budget. Ce succès lui permet d'être repéré par Steven Spielberg et Michael Crichton, producteurs de Twister dont ils veulent lui confier la mise en scène. Mais les catastrophes ne se produisent pas que devant la caméra : de Bont est dépassé par l'ampleur du projet et se dispute régulièrement avec son équipe sur le plateau. Il va jusqu'à frapper un assistant caméra, causant le départ du chef-opérateur Don Burgess et de son équipe. Malgré ces incidents, le film totalise 500 millions de dollars de recette.C'est à partir de 1997 que la carrière de de Bont rencontre des difficultés. Speed 2 : cap sur le danger est un cuisant échec commercial et critique. Si ensuite Hantise, le remake de La Maison du diable, s'offre de bons chiffres au box-office, sa production est encore une fois chaotique et contraint Spielberg, producteur du long-métrage, à intervenir sur le plateau et en post-production. La critique, comme sur Speed 2, est assassine et les Razzie Awards lui décernent cinq prix.
En 2003, Lara Croft Tomb Raider : Le berceau de la vie marque le chant du cygne de sa carrière. D'après Verhoeven, le film s'est encore fait dans la douleur, si bien que, déprimé, de Bont décide d'arrêter les frais et de se retirer du milieu du cinéma. Il travaille désormais dans un musée. « Il n'en pouvait plus. À présent il s'occupe exclusivement de photographie. […] Jan ne veut plus rien avoir affaire avec le cinéma. Il estime même qu'il y a quelque chose d'un peu stupide de ma part à vouloir persévérer dans cette voie... », conclut le réalisateur de Starship Troopers (extrait de Paul Verhoeven - À l’oeil nu, entretien avec Emmanuel Burdeau, édité chez Capricci).
source : Allo Ciné